Définition
Le terme crise est un concept qui recouvre à la fois des situations banales ou dramatiques, individuelles ou collectives. Avant de s’appliquer à tous les domaines de la vie, ce terme appartient à l’origine au vocabulaire médical (crise aiguë, funeste, fatale, au plus fort de la crise, phase critique...).
L’accent est mis sur l’idée de trouble, de déséquilibre, de malaise et par extension, il entre dans le langage courant pour désigner tout ce qui perturbe, trouble, menace, engendre une rupture ou un malaise.
Les types de crises
Une crise peut être venue de diverses origines, quelques-uns qui sont les plus courants :
Le refus de soins
La fin de vie
Le deuil
· Le choc : le refus, la colère, tristesse
· Le symptôme dépressif : si la perte est extrêmement importante, décompensation névrotique.
· Le temps : la personne va elle-même dire « c’est fini », prise de conscience.
Le changement
· Passer d’un système habituel, carré et formaté à un autre système
· Instabilité, perte de repères, incapacité etc.
· Changement voulu ou imposé : la crise prendra des formes différentes.
La peur : Un évènement de soin, une nouvelle, un diagnostic ou choc peut être à l’origine d’une crise de peur.
Les émotions dans la crise
Quelque soit le type de crise on retrouve des émotions émergentes chez les patients :
L’agressivité : C’est une émotion qui nous permet à l’Être de demeurer vivant, qui nous pousse à nous protéger de dangers et à faire les efforts nécessaires pour atteindre nos objectifs.
La colère : C’est une émotion qui nous informe des obstacles qui se trouvent devant notre satisfaction.
La violence : C’est une émotion qui consiste à agir sur quelqu’un ou à le forcer, contre sa volonté, en utilisant la force physique ou psychique. La violence est une émotion, pulsion qui peut être aussi bien physique que verbale. La violence apparait dans une situation de crise comme violence de dernier espoir.
La
gestion de crise
Pourquoi la gestion de crise est importante ?
Afin d’éviter l’escalade vers la violence, désamorcer les situations à risque de violence.
Privilégier une approche clinique dans le respect des libertés individuelles et avec la perspective de maintenir et/ou restaurer à distance de la crise la relation thérapeutique avec le patient, par une écoute et une présence soignante.
Objectifs dans le soin (selon l’HAS) :
■ Repérer et suivre les signes précurseurs et les circonstances de déclenchement.
■ Donner au patient des moyens pour surmonter son anxiété et son agressivité et s’appuyer sur ses ressources pour désamorcer la crise.
■ Aménager l’espace pour permettre au patient de s’apaiser.
■ Aider l’équipe à définir ses priorités dans la gestion de son temps pour rester attentive aux signaux du patient.
■ Savoir analyser la situation, identifier le risque et ajuster ses réponses de façon proportionnée, pour sécuriser la situation.
■ Apporter les réponses les plus adaptées pour le patient, les autres patients et les soignants, en cas de crise.
■ Savoir mobiliser l’ensemble des ressources internes de l’équipe et anticiper l’éventuelle intervention de l’équipe de renforts soignants et sa place dans une stratégie d’équipe.
■ Préparer la situation d’intervention sur le mode « comment on va faire si… ».
■ Organiser la coordination avec l’ensemble de l’équipe, avec le médecin et si besoin l’équipe de renforts.
■ Anticiper les conditions de l’administration d’un traitement médicamenteux.
■ Savoir indiquer et formaliser l’utilisation de la chimiothérapie et les mesures de contention/d’isolement afin d’assurer à tout moment le respect des droits fondamentaux et des droits des patients
■ Maintenir la continuité d’un lien verbal avec le patient : avant, pendant, après la crise.
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Définitions
L'émotion : Appartiennent au domaine du vécu corporel autrement dit, elles s’expriment dans et par le corps. Elles sont visibles dans les gestes, mimiques, postures et dans des modifications physiologiques comme la pâleur et le rougissement, le rythme cardiaque, la respiration, les sueurs, ...
Sentiments : Appartiennent au domaine du langage. Et expriment un vécu intérieur. Les sentiments durent dans le temps et passent par la pensée, ils font partis des émotions et les émotions vont influencer nos humeurs.
Humeur : « Dans son usage scientifique se réfère à des états affectifs relativement durables survenant après une expérience positive ou négative dans un contexte ou une période susceptible de modifier le seuil de réponse de l’individu »
C’est Florence Nightingale qui a mis en évidence l’importance de la vie émotionnelle des soignants dans les soins.
On distingue cinq émotions de base : la peur, la colère, la tristesse, la joie et le dégoût.
Les 5 émotions
Focus sur les 5 émotions de base, à noter qu’il y a aussi des émotions secondaires comme
La peur : émotion d’anticipation qui informe l’organisme d’un danger potentiel.
Manifestations : boule au ventre, battement de cœur rapide, mouvement de recul…
La colère : émotion qui traduit l’insatisfaction. « La colère est un sentiment de base, se manifestant par un mécontentement, un courroux, une irritation, une exaspération, et constitue une réaction à une situation jugée comme mauvaise d’une façon ou d’une autre. Elle fait donc en principe suite à une douleur, à une blessure, à une privation, à une honte, à une humiliation, ou encore à une peur... »
Manifestations : voix forte, ton, posture et expression du visage qui vont vers l’autre, chaleur corporelle, agitation, agressivité et parfois la violence
La tristesse : « La tristesse et la détresse représentent toutes deux des émotions de valence négative témoignant d’une souffrance intérieure. » C’est une émotion qui révèle un manque de nature affective. Cet événement déplaisant est habituellement une séparation physique ou psychologique d’avec une personne chère, ou encore un sentiment d’échec face à un but significatif.
Manifestations : ralentissement psychomoteur, des cris, des pleurs, repli sur soi triste, perte d’envie…silence, isolement…
La joie : : « La joie est l'expression de la satisfaction de nos besoins » elle se caractérise par un sentiment de plénitude. Manifestations : grand sourires, rires, langage positif, sérénité, expression paisible.
Manifestations : grand sourires, rires, langage positif, sérénité, expression paisible.
Le dégoût : « le dégoût est une réaction corporelle ; réaction primaire de révulsion, le dégoût reste compris comme le négatif du goût… Il désigne ce que le goût condamne » forme de colère il s’agit de réaction de « trop plein » ou de répulsion physique ou morale.
Manifestations : haut-le-cœur, rejet, éloignement, état nauséeux, retrait.
Définitions des émotions par https://www.cairn.info/
Les émotions dans les soins
Emotions prévalentes :
La colère/agressivité est l’émotion qui est le plus manifestée par les soignés.
Elle est différente pour chacun de par son intensité. Toutefois on s’accorde sur le fait qu’il s’agit d’une agressivité exprimée par le patient que nous prenons pour nous sans raison apparente.
C’est l’émotion qui pose le plus de problème pour les soignants car elle n’est pas simple à « gérer et surtout elle génère de la peur chez les professionnels de santé.
Les autres émotions souvent rencontrées :
La tristesse car après la phase de colère les patients se trouvent face à l’obligation d’accepter la maladie et vivent la perte de leur capacité physique de manière provisoire ou définitive.
La joie que ce soit en maternité, avec les enfants, en EHPAD, lorsqu’on accompagne des personnes dans des lieux de vie, la joie et la surprise peuvent alimenter positivement le vécu du handicap ou de la maladie chronique.
Intelligence émotionnelle :
L’intelligence émotionnelle, est primordiale pour la relation soignante car elle humanise les soins.
Elle repose sur un ensemble de compétences qui nous permet d’identifier nos émotions et celles des autres, de les exprimer correctement et d’aider les autres à exprimer les leurs, de les comprendre, de les gérer et de nous adapter à celle des autres.
Pour développer l’intelligence émotionnelle, des compétences s’imposent, que la formation en soins infirmiers devrait favoriser :
· Prendre conscience et comprendre nos propres émotions
· Accepter et gérer adéquatement nos émotions
· Evaluer notre motivation et nous auto-motiver
· Reconnaitre et comprendre les émotions des autres
· Gérer harmonieusement nos relations avec les autres
Les émotions des soignants
Tristesse : Chez les soignants elle est liée à la mort et la souffrance. La souffrance peut être morale et contagieuse.
La joie : Elle est constituée de plaisir et fierté. Elle se communiquer à travers le soin pour une meilleure relation tout comme une relation plaisante, interagit avec le soin.
La colère : Phénomène d’irritation et de fureur causé par la prise de conscience qu’une offense a été faite. Cette émotion a une dominante intellectuelle, c’est à dire que c’est grâce à une prise de conscience que l’on peut se mettre en colère ou en sortir. L’état de colère est exprimé par une volonté du soignant, c’est pourquoi elle est rarement exprimée.
La peur : Constitue le fait de redouter la mort dans les soins, la violence des patients. Cette agressivité comprend les actes et les comportements ainsi que les silences dans une attitude passive. Peur aussi dans le changement (nouveau service, nouvelle organisation, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas pouvoir tout faire, de ne pas savoir…etc)
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