SEMESTRE 4 - UE 4.5 Gestion des risques

Méthodes de gestion des risques

Définition

La gestion est définie par la norme ISO 9000 comme un processus régulier, continu, coordonné et intégré à l’ensemble d’une organisation qui permet d’identifier, analyser, contrôler et évaluer les risques et situations à risques qui ont causé ou auraient pu causer des dommages à une personne ou des biens.

Il existe aujourd’hui trois grands modes d’action en matière de gestion des risques qui ont chacune leurs méthodes et outils :

1.    La gestion à priori : C’est une gestion qui passe par une analyse des potentiels risques dans un but d’évitement.

2.    La gestion a postériori : C’est une gestion qui part de faits réels dans le but d’en créer une prévention.

3.    La gestion opérationnelle : C’est une gestion qui passe par le contrôle, souvent des institutions, comme les différentes vigilances, réseaux sentinelles etc.

Quel que soit le type de gestion qui soit utilisée, il faut obligatoirement passer par une étape d’identification des risques et ensuite utiliser une méthode d’analyse.


La gestion à priori

C’est une démarche qualité & gestion des risques qui est appliquée lorsqu’on recherche des défaillances potentielles à partir soit d’éléments d’une situation ou d’un processus donné.

Exemple : Sécurisation du circuit du médicament, le chemin clinique d’une prise en charge, etc.

L’identification des risques à priori passe par des méthodes dites d’identification et d’analyse comme :

·       AMDE – Analyse des Modes de Défaillances et leurs Effets.

·       AMDEC – Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et leur Criticité.

·       APR – Analyse Préliminaire des Risques.

·       HACCP – Hazard Analysis Critical Control Point (Point de contrôle et d’analyse fait au hasard).


La gestion à posteriori

C’est une démarche qualité & gestion des risques qui est appliquée lorsqu’on part d’un accident ou d’une défaillance réelle afin de recherche les causes de celle-ci dans un but de prévention ou fiabilité ultérieure.

Exemple : Contamination lors d’un examen, une chute, fugue d’un patient etc.

L’identification des risques à posteriori se base sur des identifications de plusieurs acteurs :

  • Les experts : Les rapports d’inspections ou d’audits, les visites de risque d’assureurs, les rapports de certification.
  • Les professionnels de santé : Les déclarations des évènements indésirables, les vigilances, audits interne, diagnostics, accidents du travail, revues de mortalité morbidité (RMM)...
  • Les patients et leurs proches : Les questionnaires de satisfaction, lettres de réclamations, les plaintes etc.


 Méthode ALARM - Association of Litigation And Risk Management

Cette méthode est un protocole d’enquête et d’analyse des incidents à posteriori, elle est structurée selon le modèle Reason reconnu et utilisé dans les systèmes de santé. Elle est même utilisée dans le guide RMM (Revues Mortalité Morbidité) par l’HAS.

Elle est menée par un groupe de recherche coopératif, idéalement avec des intervenant impliqués et à chaud, c’est-à-dire le plus rapidement possible après l’incident pour éviter la déformation.

Le groupe utilise la grille ALARM qui permet d'analyser l'événement indésirable en 7 facteurs distincts liés : aux patients ; aux tâches à effectuer ; aux soignants ; à l'équipe ; à l'environnement de travail ; à l'organisation et au management ; au contexte institutionnel.

 

 La méthode ALARM se divise en 4 étapes chronologiques :

1.    La reconstitution chronologique des faits :

Elle a pour but la reconstitution factuelle et complète de l’histoire de l’évènement sans interprétation.

On utilise majoritairement la méthode QQOQCCP afin de savoir ce qui est arrivé, quand et ou ?

Pour cela on rassemble l’ensemble des données afin de reconstruire un scénario fiable : Dossiers patients, entretiens avec l’équipe pluridisciplinaire, les procédures utilisées, recommandations de bonnes pratiques, etc.

2.    L'identification des défauts de soins :

Elle a pour but d’identifier le ou les problèmes rencontrés, processus défaillant, pratiques non optimales, problèmes liés aux soins etc.

3.    Recherche des causes et analyse :

Elle a pour but d’identifier les causes, facteurs favorisant ou contributifs pour chaque problème rencontré qui a été énuméré à l’étape précédente. On analyse ensuite les actions ou faits mis en œuvre afin de rétablir la situation.

4.    Recommandations et mesures correctives :

C’est la mise en œuvre et le suivi d’actions préventives afin d’améliorer la qualité et sécurité des soins, dans le but d’éviter la récidive de l’incident.


 Méthode des 5M d’Ishikawa

C’est une méthode qui permet d’identifier les différentes causes d’un accident. Le diagramme d’Ishikawa se décline sous la forme d’une arborescence qui met en avant d’un côté le problème et ses causes potentielles de l’autre. Associé à la méthode des 5M, elle permet d’identifier 5 facteurs de risques liés à la matière, le milieu, les méthodes, les moyens et la main d'œuvre.

L’objectif est de classer et représenter les causes d’un accident de façon structurée en passant par 5 étapes chronologiques : préciser le problème rencontré, identifier ses différentes causes, construire et vérifier le diagramme d’Ishikawa puis l’exploiter.


Méthode de l’arbre des causes

C’est une autre méthode d’analyse permettant aussi d’identifier les différentes causes d’un accident.

Méthode déductive simple et systématique partant du fait ultime et de ses causes immédiates vers les causes profondes ou racines.

Elle se déroule en 3 étapes :

Ø  Un compte rendu des faits : Collecter des faits concrets, précis, objectifs puis examiner les éléments de al situation afin de remonter le plus profond possible.

Ø  Construire l’arbre des causes : représentation graphique des faits ayant conduit à l’accident, de la droite vers la gauche, du fait ultime jusqu’aux faits ayant provoqués l’accident.

Ø  Mesure de prévention : Proposer des solutions pour empêcher les faits qui ont conduit à l’accident à partir de l’origine.


Méthode RMM – Revue de Mortalité et Morbidité

C’est une méthode d’analyse à postériori, rétrospective et systémique de cas marqué par la survenue d’un décès, d’une complication ou d’un évènement qui aurait pu causer un dommage au patient.

Elle a pour objectif la mise en œuvre et le suivi d’action pour améliorer la prise en charge des patients et la sécurité des soins Les évènements susceptibles d’être analysés sont les complications iatrogènes, les accidents thérapeutiques, les infections nosocomiales, les hospitalisations en réanimation ou les ré-hospitalisation non programmées.

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Les évènements indésirables

 Définition

La gestion des événements indésirables (EI) au sein d’une organisation relève de la gestion des risques à postériori, identifiés par les professionnels de santé et comptabilisés qu'il ait ou non causé un dommage au patient.

Un système de gestion des événements indésirables est un élément essentiel permettant à une organisation d’identifier, évaluer et réduire le risque afin de mener une démarche d'amélioration dans la sécurité des soins.

Malgré le fait que beaucoup de système de surveillance existent (pour les produits de santé, infections, accidents du travail...) , il y a encore énormément de risques qui ne sont pas détectées par les vigilances règlementaires ; Les évènements indésirables permettent donc de combler les système existant à grande échelle, directement sur le terrain en traitant par exemple : risques liés aux traitements et actes médicaux, opératoires, chirurgicaux,... ceux liés à l’organisation et aux personnes.

NB : Dans le cadre de la loi du 4 mars le patient doit toujours être informé lors de la survenue d’un évènement indésirable associé aux soins.


Mise en œuvre

Tout évènement doit être signalé par le professionnel de santé à travers un formulaire à compléter.

La déclaration de cet EI concerne l’ensemble des domaines de l’organisation (médical, logistique, matériel...) ainsi que l’ensemble des personnes et biens (aussi bien patients, professionnels, visiteurs que les biens et équipements) pour couvrir l’ensemble des EI, dysfonctionnements comme accidents avérés.

Les événements indésirables graves sont aussi à déclarer auprès de l'agence nationale régionale de la santé ARS.

Freins à la mise en œuvre

·       Plan de communication sur la disposition : la méconnaissance est souvent paralysante dans ce système d’EI.

·       La formation des professionnels : Ils doivent en comprendre l’intérêts et les enjeux, connaitre le processus et combattre la peur de la sanction.

·       Redondance : Ce circuit ne se substitue pas aux autres outils de la gestion des risques et des outils de signalement liés aux vigilances des institutions.


Analyse des EI

L’analyse des évènements indésirables se fait de manière standardisée par une équipe pluridisciplinaire dédiée, qui va analyser les évènements recenser sur une période donnée.

Le processus d’analyse des évènements indésirables se déroule en 4 phases :

·       Le recueil : prise en compte régulière des fiches.

·       L'analyse de chacun des évènements recueillis.

·       L'identification des actions d'amélioration à mettre en place.

·       La création d'une fiche de retour d'expérience anonyme.

Les vigilances sanitaires

Définition

Les vigilances sanitaires sont des systèmes de surveillance de santé publique donc mises en place par les institutions. Elles ont pour objet la surveillance des évènements indésirables liés à l’utilisation de produits ou biens thérapeutiques, contribuant à la veille sanitaire des incidents et risques d’incidents.

Il y a différents acteurs dans cette vigilance sanitaire, de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé) qui est chargée de les coordonner, INVS qui y contribue dans ses missions de veille sanitaire, la CCLIN qui s’occupe des risques infectieux jusqu’aux professionnels de santé qui remontent au quotidien les évènements indésirables.

 

Les vigilances sanitaires

Pharmacovigilance (1984) :  C’est la surveillance des médicaments et prévention du risque d’effet indésirable, que ce risque soit potentiel ou avéré. Cela concerne les médicaments et les produits à usage humain, à l’exception des produits sanguins.

Addictovigilance : C’est la surveillance des cas d’abus et de dépendance liés à la prise de toute substance ayant un effet psychoactif, qu’elle soit médicamenteuse ou non, à l’exclusion de l’alcool éthylique et du tabac. Cette surveillance repose sur un réseau national de centres chargés de recueillir et d’évaluer ces cas.

Toxicovigilance (1999) : C’est la surveillance des effets toxiques pour l'homme d'un produit, d'une substance ou d'une pollution aux fins de mener des actions d'alerte, de prévention, de formation et d'information.

Hémovigilance (1994) : C’est la surveillance, évaluation et prévention des incidents et effets indésirables survenant sur l’ensemble de la chaine transfusionnelle, donneurs ou receveurs de produits sanguins labiles.

Matériovigilance (1996) : C’est la surveillance des incidents ou des risques d’incidents résultant de l’utilisation des dispositifs médicaux consommables après leur mise sur le marché. Comprend les dispositifs médicaux implantables (prothèses), stériles (compresses, ...), et autres équipements comme respirateurs, ECG, lits médicalisés, fauteuils...

Biovigilance (2003) : C’est la surveillance et la prévention des risques d’effets indésirables résultant de l’utilisation de produits issus du corps humain utilisés à des fins thérapeutiques : organes, tissus, cellules.

Infectiovigilance : C’est la surveillance des infections visant la réduction du risque d’infections nosocomiales exemple lors de tuberculose, gale, légionellose...

Identitovigilance : C’est la surveillance et prévention des risques liés à erreur d’identité du patient.

Cosmétovigilance : C’est la surveillance de l’ensemble des produits cosmétiques après leur mise sur le marché.

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